La Jordanie est l'un des bons élèves au Moyen-Orient dans le développement du rugby. Le comité jordanien de rugby est membre à part entière d'Asia Rugby et est membre associé de World Rugby depuis 2020. Mais comme de nombreux voisins, la Jordanie fait face à un manque criant d'installations et de moyens financiers.
L'association compte 3 clubs locaux de rugby: Le Sosruka Club, le Citadel (Al-Qalaa) et le Nomads Club. Les trois ont des sections masculines et féminines, ce qui donnent 150 licenciés de rugby en Jordanie. On peut ajouter le Saracens Club mais c'est une équipe composée essentiellement de joueurs expatriés.
Ces clubs participent depuis 2012 à la ligue jordanienne de rugby à XV, mais ils sont très peu soutenus par Jordan Rugby. Chacune de ces équipes reçoient chaque année 1 400 euros du comité jordanien de rugby pour préparer les tournois locaux et payer la location des stades. Car en Jordanie, il n'existe toujours pas à l'heure actuelle de stade pour le sport ovale.
Le prix de la location d'un terrain pour une heure et 1/2 d'entraînement varie entre 60 et 100 euros! Les clubs auraient besoin en réalité d'au moins 14 000 euros/an pour pouvoir s'entraîner et se préparer pour les compétitions. Il faut dire que le budget du comité jordanien de rugby est ridicule. Ce dernier doit faire avec les 50 000 euros fournis annuellement par le comité olympique du pays.
Pour donner une comparaison terrible, c'est 20 fois moins que le budget annuel de la fédération émiratie de rugby (1 million d'euros) et surtout cela représente 1/1 060ème du budget annuel de la Japan Rugby Football Union (53 millions d'euros)!
Les dépenses des tournois locaux et des voyages internationaux coûtent environ 21 000 euros. Jordan Rugby doit ainsi calculer au centimes près pour espérer tenir chaque saison. Et cette situation très précaire dure depuis déjà cinq ans...
La situation des joueurs est très difficile. Ces derniers doivent payer leur côtisation pour pouvoir jouer et gare à ne pas se blesser car ils n'ont pas droit à une assurance maladie. Ce "privilège" est ainsi réservé aux internationaux de l'équipe nationale.
Les équipes locales n'ayant pas de terrain à eux, les joueurs doivent payer à leur frais les longs déplacements pour pouvoir aller s'entraîner. Car les clubs n'ont tout simplement pas la capacité financière d'assurer le transport. Cela représente un coût annuel très élevé pour les familles, car en Jordanie, la majorité des joueurs sont jeunes et ne travaillent pas.
Cela donne droit à des situations inimaginables même en sélection. En 2019, les joueuses de l'équipe nationale féminine de rugby à 7 de Jordanie avaient dû porter les maillots des hommes (rugby à 7) pour pouvoir participer à une compétition! La situation financière n'est pas au mieux chez Jordan Rugby et de nombreux joueurs font entendre leur voix.
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