En 2016, le monde du rugby avait les yeux tournés vers la Chine. Cette année-là, World Rugby et Alisports annonçait un partenariat pour développer le sport ovale dans l'empire du milieu. Le géant mondial du commerce devait investir pas moins de 100 millions de dollars.
Le plan annoncé était alors pharamineux:
- création de ligues professionnelles de rugby (masculine et féminine) à XV et à 7
- introduction du rugby dans 10 000 écoles
- un million de nouveaux joueurs d'ici 10 ans
- formation de 30 000 nouveaux entraîneurs d'ici 2020
- formation de 15 000 nouveaux arbitres d'ici 2020
Ce plan extrêmement ambitieux fut malheureusement un flop total. En 2018, World Rugby et Alisports perdirent patience et mirent fin au projet. La raison fut un changement de direction au sein de l'instance dirigeante du rugby chinois plus tôt durant l'année. Celui-ci avait paralysé les négociations qui ne réussirent plus à avancer.
La cause de tout cela était le ministère chinois des Sports qui avait lancé un nettoyage de ses associations sportives et l'une des principales touchées fut la fédération chinoise de rugby. Un véritable fiasco pour le sport ovale dans l'empire du milieu...
Il fallait attendre avril 2019 pour voir un nouvel espoir. Le 23 avril pour être plus précis, un certain Chen Yingbiao était nommé nouveau président et affichait la couleur. Ancien joueur de rugby contrairement à ses prédécesseurs, il montra des grosses ambitions:
- l'équipe nationale féminine de rugby à 7 devra être dans le top 6 mondial d'ici 10 ans
- l'équipe nationale masculine de rugby à 7 devra se qualifier pour les JO de 2024
- l'équipe nationale féminine de rugby devra se qualifier pour la coupe du monde de 2025
- l'équipe nationale masculine de rugby devra se qualifier pour la coupe du monde de 2027
Ce sont tous des objectifs solides et très ambitieux. Pour cela, le nouveau président de la Chinese Rugby Football Association compte s'appuyer sur deux points en particulier. Le premier est la professionnalisation des sélections nationales chinoises.
Le second quant à lui est d'aller recruter des athlètes de haut niveau dans les autres sports mais aussi des joueurs de rugby étrangers. Les îles du Pacifique font ainsi parties des cibles prioritaires et plus particulièrement les Samoa, dont la fédération de rugby a signé un partenariat avec celle chinoise en 2017. En plus des étudiants boursiers, la Chine va désormais régulièrement aux Samoa pour repérer les meilleurs joueurs samoans de rugby d'origine chinoise et donc sélectionnables avec les Plum Blossoms.
Le rugby à 7 est sur la bonne voie (les filles sont qualifiées pour les jeux olympiques de Tokyo) mais qu'en-est-il de la sélection à XV? Une qualification pour la coupe du monde de rugby de 2027 chez les hommes est-elle envisageable? Si cela paraît très compliqué, il faut avouer que depuis l'arrivée de Chen Yingbiao à la tête de la Chinese Rugby Football Association, les résultats sont désormais présents.
En 2019, la Chine a ainsi remporté l'Asia Rugby Championship Division 3 East (4ème division asiatique) en écrasant l'Indonésie (63 à 10) et l'Inde (74 à 17). Le pays a ainsi gagné sa promotion en Asia Rugby Championship Division 2 (3ème division asiatique). Un niveau où les Plum Blossoms n'ont plus évolué depuis 2012 pour donner une idée.
A présent, la Chine a 4 ans devant elle pour être promue et se maintenir en Asia Rugby Championship Top 3 pour espérer avoir ses chances de jouer les qualifications de la coupe du monde de rugby de 2027. Ce grand défi va démarrer l'an prochain à Lahore face à Taïwan (relégué), la Thaïlande et le Pakistan (lui-aussi promu).
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